S’il existe des études portant sur la philosophie politique et la théologie de George Grant, il n’y avait jusqu’à maintenant aucune étude soutenue sur son enseignement et, plus précisément, sur la relation de son approche pédagogique à celles-ci. Aucune étude ne puisait de façon aussi poussée à l’œuvre complète – y compris à ses présentations aux enseignants et à sa thèse doctorale d’Oxford en philosophie – ou à sa biographie, sa correspondance, et la vaste littérature secondaire.
Conçu comme livre de référence pour les adeptes de Grant de même que comme un manuel pour les étudiants en éducation, cet ouvrage arrive à point nommé. Pinar souligne la prescience de Grant, qui identifiait et critiquait il y a déjà cinquante ans des questions d’ordre éducationnel – vocation académique, technologie pédagogique, privatisation de l’enseignement, ascendance de la recherche sur l’enseignement – qui sont d’actualité.
Grant était aussi préoccupé par le destin de ce qu’il appelait la particularité au Canada et à l’étranger, et s’inquiétait que la mondialisation économique effacerait les histoires et cultures nationales distinctives. Un état mondial, universel et homogène les remplacerait, ce qui représenterait la pire tyrannie infligée à l’humanité. Grant avait vu venir le populisme de droite que l’on voit actuellement prendre prise notamment au Royaume-Uni et aux États-Unis, comme réaction à ces tendances historiques.
Publié en anglais.