À la suite de la rédaction de ses deux romans les plus importants, Guerre et paix et Anna Karénine, l’auteur russe Léon Tolstoï a vécu une crise spirituelle qui l’a amené à dénoncer les privilèges dont jouissait sa classe sociale et les richesses matérielles afférentes, et à accueillir la vie champêtre du paysan. Dans la secte persécutée des Doukhobors, qui rejetaient aussi le militarisme et les rituels de l’Église en élisant plutôt de trouver Dieu dans leur coeur, il découvrait un exemple éloquent de la possibilité de vivre ses nouveaux idéaux pacifistes au quotidien. Leur style de vie les attirait tant – il appelait les Doukhobors « les gens du XXVe siècle » – qu’il décida en 1898 d’aider à financer leur émigration en masse vers le Canada, loin de la persécution de l’Église et de l’État russes.
L’étude approfondie d’Andrew Donskov présente les grandes lignes de l’histoire et des croyances des Doukhobors, leur harmonie avec l’objet de toute la vie de Tolstoï qui souhaitait « un peuple uni » et le portrait des Doukhobors qu’en a fait Tolstoï dans ses écrits. Cette édition comprend la correspondance entière entre Tolstoï et le chef des Doukhobors, Pëtr Vasil’evich Verigin. L’édition est couronnée de trois essais d’éminents Doukhobors canadiens.
Appuyée par une panoplie considérable de données initiales, cette monographie de Donskov ne manquera pas d’être pertinente pour ceux qui s’intéressent aux études religieuses, philosophiques, sociologiques, pacifistes, historiques ou littéraires.
Publié en anglais.