Ce recueil fait le point sur la gouvernance linguistique, c’est-à-dire sur la manière de gérer les aspirations, les droits et les contraintes touchant les minorités de langue officielle au Canada, notamment les minorités francophones ainsi que sur l’utilisation, la survie et l’épanouissement de leur langue. Dans un contexte de mondialisation qui, paradoxalement, peut pousser vers l’uniformité ou stimuler le dynamisme des cultures minoritaires, dans le contexte canadien de « chartisme » et de multiculturalisme, comment peut-on assurer la transmission et la vitalité des deux langues officielles, dont l’une compte relativement peu de locuteurs hors du Québec et du Nouveau-Brunswick ? On ne peut nier que la gouvernance linguistique s’est complexifiée au cours des dernières décennies dans une société multiculturelle et plurilingue où l’histoire, les traditions, les constitutions et diverses lois tissent autant de mailles souvent oubliées dans le filet sociétal où se meuvent les acteurs (individus et groupes plus ou moins organisés sur les plans linguistique, religieux, social, économique, etc.). Au surplus, l’ère de la mondialisation touche de nombreux pays où coexistent plusieurs langues et cultures. Ce n’est pas un hasard si la Commission de l’UNESCO sur la culture a invité les pays-membres à nourrir plutôt qu’à uniformiser les diverses cultures dans le monde, afin d’enrichir le patrimoine de l’humanité. Plusieurs conférenciers et conférencières de diverses parties du Canada et d’Europe se sont penchés sur les aspects théoriques et conceptuels, sur les constats en ce qui a trait aux politiques linguistiques et aux minorités linguistiques canadiennes, sur les problèmes et les avantages de ce que constitue le « chartisme » par rapport aux droits des minorités ainsi que sur les institutions de la gouvernance linguistique, sur les moyens de reproduction et de diffusion culturelles, pour enfin conclure sur les enjeux et défis pour la prochaine décennie. Publié en français