Le thème qu’ont étudié les chercheurs du Réseau de la recherche sur la francophonie canadienne au 72e Congrès de l’ACFAS mettait en lumière sous un éclairage nouveau la notion de vitalité ethnolinguistique. Introduit en 1977 par Giles, Bourhis et Taylor, ce concept vise à définir les facteurs structuraux grâce auxquels les groupes linguistiques demeurent des entités distinctes et actives dans leurs contacts intergroupes. Plusieurs études ont révélé la complexité des facteurs associés à la vitalité des groupes linguistiques. Grâce à ces conceptualisations de la vitalité ethnolinguistique, l’effet de nombreux facteurs autres que la densité géographique pouvant contribuer à la vitalité des communautés francophones et acadiennes apparaît dans l’analyse : profil de la population, capacité organisationnelle et institutionnelle, sentiment d’appartenance, engagement, lois, politiques et programmes, et ainsi de suite. L’objectif du colloque « si destinée n’était pas synonyme de densité » était, certes, d’explorer plus à fond ces facteurs, mais également de stimuler de ce fait la réflexion sur les processus concourant au dynamisme de ces communautés, dans le contexte d’un environnement changeant, tant sur le plan microsocial que macrosocial. Le présent numéro réunit les textes de chercheurs qui ont poursuivi, selon diverses perspectives, cette réflexion sur la notion de vitalité ethnolinguistique. Publié en français
Marie-Linda Lord est professeure en information-communication l'Université de Moncton.